GALLERIA CONTINUA / PARIS est ravie de présenter la première exposition de l’artiste franco-vénézuélien Carlos Cruz-Diez dans son espace parisien.
Figure majeure de l’art contemporain, pionnier de l’art cinétique (1923-2019), Carlos Cruz- Diez est un maître incontesté de la couleur. Il expérimente et développe tout au long de sa carrière un grand nombre de recherches, restées emblématiques de son langage artistique. À l’écoute des profondes mutations sociétales qui s’opèrent autour de lui, il se dédie à l’invention d’une oeuvre inédite, explorant des techniques et des technologies nonconventionnelles, qui occuperont une place déterminante dans sa démarche.
Carlos Cruz-Diez a trente-sept ans lorsque, en 1960, il décide de quitter Caracas pour s’installer à Paris avec sa famille. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts et une longue expérience en tant qu’illustrateur, il choisit la vivacité culturelle de Paris pour poursuivre l’investigation des dynamiques perceptives-sensorielles.
« L’euphorie de la couleur » présente les moments forts de...la carrière artistique de Carlos Cruz-Diez, explorant sa théorie de la couleur à travers certaines de ses oeuvres les plus emblématiques.
Les précieuses oeuvres historiques Fisicromía 54 et Fisicromía 55, (1962), et Objeto rítmico móvil manipulable (1956) matérialisent les débuts des recherches de l’artiste sur la dissociation du binôme forme-couleur et la fragmentation du plan, recherches abordées par l’artiste avec l’intention de transcender les notions sur le but de l’art.
L’exposition présente cinq des huit lignes de recherche développées par l’artiste et basées sur trois conditions de couleur (soustractive, additive et reflet). Chacune d’entre elles répond à des comportements de couleur différents.
La Couleur Additive (1959) est basée sur le rayonnement des couleurs. Lorsqu’un plan de couleur en touche un autre, une ligne de couleur apparaît au point de contact. Cette couleur virtuelle n’est pas dans le médium. En isolant ce phénomène optique, Cruz- Diez obtient ce que l’on appelle les « modules d’événements chromatiques », responsables de la transformation continue de la couleur.
Les Physichromies (1959) sont des structures conçues pour révéler certaines circonstances et conditions liées à la couleur, mutant en fonction du mouvement du spectateur et de l’intensité de la lumière, et projetant ainsi la couleur dans l’espace pour créer une situation évolutive de couleur additive, reflet et soustractive. Sous l’effet du mouvement du spectateur ou de la source lumineuse, une série de variations chromatiques se créent.
Les Inductions Chromatiques (1963) sont étroitement liées au phénomène de l’image rémanente, ou persistance rétinienne: la rétine de l’oeil, ayant fixé un plan coloré pendant un certain temps, conserve, même après que l’observateur ait détourné le regard, une image du plan qui est la couleur induite ou couleur complémentaire. L’induction chromatique rend visible un phénomène qui ne peut être saisi que momentanément et dans des circonstances très particulières. La couleur qui apparaît est et n’est pas – elle a une existence virtuelle – mais elle est aussi réelle que les pigments utilisés.
L’Induction Chromatique à double fréquence (2018) sur le long mur du couloir fait partie des oeuvres monumentales dont le format se rapporte à l’architecture du lieu. Les mouvements du spectateur autour de l’oeuvre, ainsi que la distance d’observation et la luminosité, révèlent avec plus de force et de précision les changements chromatiques et les effets qui apparaissent et disparaissent au cours du dialogue généré entre le spectateur et l’oeuvre, faisant de la marche un acte esthétique.
Les Chromointerférences (1964) résultent de la superposition de lignes parallèles (modules d’évènements chromatiques) modulant la coloration de l’oeuvre selon la distance à laquelle se place le spectateur qui la regarde. Nées lors d’un travail de sérigraphie autour de Couleur Additive, l’artiste appose une feuille de plastique transparente sur celleci et observe les interférences de couleurs. Celles-ci provoquent un trouble de la vision et génèrent des gammes de couleur invisibles sur le support initial.
La Pyramide Chromointerférente (2007) crée une situation d’immatérialité, révélant la transfiguration et l’ambiguïté de la couleur. En projetant des modules d’interférence chromatique en mouvement sur le volume, la pyramide devient transparente et change pratiquement de forme et de condition.
Les Transchromies (1965) sont basées sur le comportement de la couleur par soustraction.Des lamelles de couleurs transparentes sont utilisées à des distances différentes et dans un ordre déterminé pour jouer sur l’intensité de la lumière et la couleur ambiante. La transparence modulable qui en résulte permet au spectateur de voir partiellement à travers les couleurs.
À propos de l’artiste:
Le travail de Cruz-Diez a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives dans le monde entier. Ses oeuvres font partie de collections prestigieuses: Museum of Modern Art (MoMA), New York; Tate Modern, Londres; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris; Centre Pompidou, Paris; Museum of Fine Arts, Houston; Wallraf-Richartz Museum, Cologne; Museum of Contemporary Art (MOCA), Los Angeles; Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, D.C.; Louisiana Museum of Modern Art, Humlebæk, pour n’en citer que quelques-unes.
Parmi les nombreuses récompenses reçues, citons Personnalité amie des droits de l’homme, Solidarité internationale pour les droits de l’homme, Miami; Prix Penagos de Dibujo, Fundación Mapfre, Madrid; Grade d’Officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur, Paris; Médaille d’or, Americas Society/Council of the Americas, New York; Médaille d’or, Norwegian International Print Triennial, Oslo; doctorat Honoris Causa à titre posthume, Université centrale du Venezuela, Caracas.
En 2005 naît la Cruz-Diez Foundation, une organisation à but non lucratif fondée à l’initiative de l’artiste et de sa famille, dédiée à la conservation, la diffusion et la promotion de son héritage artistique et conceptuel.
À partir de l’été 2023, de nombreuses institutions s’associent à la famille, aux ateliers et à la Fondation Cruz-Diez pour célébrer le centenaire du dernier penseur de la couleur du XXe siècle. En ce moment, jusqu’à septembre 2024, une rétrospective d’ampleur est présentée au Centre Pompidou Málaga.
La représentation de l’artiste par Galleria Continua, démarrée en 2022, a également abouti à la réalisation du livre Color en el plano / Color en el espacio, publié en 2023.
À propos de la galerie:
Galleria Continua est une galerie d’art contemporain fondée en 1990 à San Gimignano par trois amis – Mario Cristiani, Lorenzo Fiaschi et Maurizio Rigillo, et aujourd’hui présente à San Gimignano, Rome, Beijing, Paris, Les Moulins, La Havane, São Paulo et Dubai.
Galleria Continua s’inscrit dans un désir de continuité entre les époques, sublimant le lien entre passé, présent et futur avec la volonté de participer à l’écriture contemporaine de l’art. Investissant des sites uniques et empreints de leur passé, loin des conventions, la galerie a développé en plus de trente ans d’activité une identité forte, embrassant des thématiques inhérentes à la création et au mélange des cultures. Ses différents espaces dans le monde invitent à la rencontre et à l’échange autour d’oeuvres d’art, mettant en récit une vision de la beauté plurielle, joyeuse, cosmopolite et riche d’influences.
Entrada actualizada el el 03 abr de 2024
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