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Times in collapse

Exposición / Centre de Création Contemporaine Olivier Debré / Jardin François 1er / Tours, Centre, Francia
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Cuándo:
22 ene de 2021 - 29 ago de 2021

Inauguración:
22 ene de 2021

Organizada por:
Centre de Création Contemporaine Olivier Debré

Artistas participantes:
Nicolás Lamas

ENLACES OFICIALES
Web 

       


Descripción de la Exposición

Nicolás Lamas investit la nef avec une exposition inédite. D’origine péruvienne et installé à Bruxelles depuis quelques années, son travail confronte les cultures et les époques par associations d’objets, de concepts et d’idées. Les oeuvres convoquent des notions universelles souvent ancrées dans l’archéologie, les gestes archaïques ou la nature, tout en les replaçant dans notre époque contemporaine et ses réalités technologiques. Cela produit des chocs surprenants, aux interstices de différents mondes subjectifs, de multiples langages et modes de perception possibles. Au moyen d’un insatiable esprit de mise en réseau des idées, des concepts, des objets et des images, l’exposition de Nicolás Lamas propose une métaphore du vivant et de ses innombrables cycles. Mais ce vivant n’est pas uniquement centré sur l’être humain, il concerne aussi bien tout ce qui est traversé par des flux d’énergies que ce qui est inerte et s’anime par effet de contamination. L’exposition se présente ainsi comme un grand corps, au sein duquel de multiples transformations s’opèrent, grâce aux interactions entre les différents composants d’un gigantesque organisme. L’espace de la nef devient alors un champ d’action pour le visiteur, qui par ses cheminements dans le parcours de l’exposition, réinvente en permanence les potentiels narratifs et fictionnels des oeuvres exposées, complétant sans cesse le chainon manquant du système. Comme le dit bien Nicolás Lamas, plus que chacun des objets pris isolément, ses intentions se situent plutôt dans les interstices, dans les liens et les relations qu’ils génèrent entre eux. C’est pourquoi tout ce qui parait absent, oublié devient une matière fondamentale du travail, à commencer par la présence physique du visiteur, son regard et ses infinies interprétations. Le titre de l’exposition, Times in collapse, suggère le bouleversement d’un certain ordre du monde. L’installation propose une traversée vertigineuse des époques, de l’Antiquité à nos jours, en confondant sur un même registre des fragments d’éléments naturels, d’artefacts tronqués, de rebus et autres vestiges plus ou moins bien identifiés. Associés ensemble de la manière la plus incongrue, ces ersatz du réel provoquent des questionnements, peut-être parfois de l’incrédulité. Nicolás Lamas pose ainsi une multitude de questions qui vont au-delà du langage, se référant à des règles non-établies et trouvant le plus souvent des amorces de réponses dans l’intuitif, l’erreur, la chance ou l’insoupçonné. En recourant à la technique du display commercial, procédé scénographique bien étudié aujourd’hui dans le champ de l’art (1), Nicolás Lamas oriente l’exposition sur des points de vue critiques que peuvent susciter nos sociétés contemporaines: le devenir de nos modes d’existence face aux transformations rapides de notre planète, dues à la surproduction et la surconsommation; par contraste l’idée de la déambulation, de l’errance, du chinage insouciant relevant parfois de l’esprit brocante; en filigrane le désir du beau, la recherche de ce qui perdure, notre capacité de résilience face aux catastrophes, aux guerres, aux épidémies... Signaler ou rendre précieux le banal, inciter à regarder l’anecdotique, le délaissé, voire le laid, chaque geste de l’artiste se rapporte à cette vaste entreprise qui viserait à relativiser l’importance de l’humanité sur la Terre en privilégiant d’autres formes de vies potentielles. À l’ère des transhumanismes, la position centrale de l’homme sur la planète est remise en question au profit d’une vision élargie de la vie, prenant en compte les interactions possibles entre tous les organismes vivants, dans leur capacité infinie à se croiser et s’hybrider. L’homme n’y domine pas mais il interagit au même titre que tous les autres. En faisant se percuter les échelles de valeurs des différents objets réunis, leurs provenances géographiques et leurs époques de réalisation, qu’ils soient nommés ou pas comme des oeuvres d’art, le travail de Lamas nous renvoie constamment au hic et nunc de notre condition d’être au monde. Times in collapse, grande composition conçue comme une seule et même entité, peut être lue comme une vanité, une allégorie contemporaine du passage du temps, de notre finitude ou de nos diverses dépendances. Mais ce grand écosystème pose aussi la question d’une possible condition post-humaine de l’homme, présumant d’interactions complexes et méconnues susceptibles d’offrir de nouvelles hypothèses de vie. Suivant le fil des associations d’idées qu’il suggère, Nicolás Lamas nous invite à voyager dans notre imaginaire, à chercher d’où proviennent et vers quoi se destinent les choses qui nous entourent. Il s’agit urgemment de scruter le présent pour mieux spéculer sur de possibles futurs. Nos zones de confort s’en trouvent bousculées, déplacées, comme certains voyages nous amènent à revoir nos préjugés, à secouer nos convictions. Dans un univers où les conventions et les interactions du quotidien seraient chamboulées, chacun serait amené à se réinventer un monde, de nouvelles structures sociales, des modalités d’existence adaptées, un vivre ensemble différent. L’installation repose d’abord sur des dispositifs de présentation étrangers au vocabulaire des musées, ni socles, ni vitrines mais plutôt de grandes armoires réfrigérées de supermarché qui accueillent les artefacts. Plus loin, ce sont des colonnes d’éléments de rangement IKEA qui forment des casiers verticaux, réserves d’objets précieux, classés et inventoriés à l’instar d’une collection de musée de science naturelle ou d’un cabinet de curiosité. Provoquant chocs de contextes et de cultures, osant le grand écart, l’artiste signifie ainsi le gap entre quête de savoirs et hyper consommation de masse. Dans son ensemble, la nef devient un immense paysage formé de différentes îles dont le substrat est encore mouvant. Le regard vogue et alterne entre verticalité et horizontalité. Au sein de ce paysage syncrétique, ce ne sont pas des sculptures modelées par la main de l’artiste, mais bien davantage des assemblages et des collages, sans esthétique clairement énoncée, générant entre eux des dynamiques de forces, des pollinisations, des symbioses à l’instar du fonctionnement de toute communauté. Les associations sont certes surprenantes: une paire de baskets brûlées, dont les semelles ont fondu, au creux desquelles poussent encore des arbustes chétifs, des racines coriaces, qui gagnent du terrain sur la matière plastique si résistante, signe que la vie reprend toujours ses droits – malgré tout. Des prothèses de membres humains renvoient à un présent ralenti par des gestes contraints, des corps obsolètes. Des fossiles d’organismes sédimentés évoquent au contraire les origines de la vie. Plus loin, c’est un nid de guêpes crevé et séché, posé sur un photocopieur, tel une tête sculptée antique, qui évoque un vocabulaire artistique mille fois copié. Comme une nouvelle querelle des anciens et des modernes, il y aurait dans cette rencontre incongrue l’idée d’un jeu opposant d’une part notre monde contemporain prônant l’innovation, revendiquant l’idée de progrès, et d’autre part le retour à l’âge antique, symbolisant la perfection et l’aboutissement d’un style indépassable. Dans les armoires froides, tentative de conservation longue durée, volonté de figer le vivant, tout un monde d’objets dialoguent en interdépendance. Une flûte traversière est jumelée à un os en référence à la première flûte préhistorique. La réplique d’un buste d’un philosophe de l’Antiquité se perçoit au travers d’un schéma de clavier d’ordinateur, sérigraphié sur une vitre. Juste à côté, une formidable plante marine étend ses réseaux innombrables de petites branches fragiles, comme les synapses du cerveau. Matérialisant la notion de connaissance et ses différentes formes de transmission, cette confrontation d’images nous parle du langage et de ses traductions, de l’oralité à l’écriture, de l’âge classique aux technologies modernes. Chez Nicolás Lamas, l’animal, le végétal et le minéral ne cessent de se croiser, de s’imbriquer pour s’hybrider, créer ainsi de nouvelles espèces qui relèvent de la fiction, d’une réalité virtuelle qui pourrait devenir notre quotidien tant ce regard porté sur notre environnement est incisif et lucide. À nous d’y voir ce qui nous permettra de visiter le monde dans sa beauté subjective, comme Hans Bellmer le signifie dans sa petite anatomie de l’image: « (...) un objet, un pied féminin par exemple, n’est réel que si le désir ne le prend pas fatalement pour un pied » (2). Ainsi, nos désirs peuvent projeter sur chaque chose une identité propre, le souvenir d’un moment vécu, ou l’invention d’une réalité personnelle. En choisissant délibérément des objets de toutes époques, l’artiste trace une histoire anthropologique revisitée à l’aune de multiples avenirs potentiels. Comme l’archéologue qui s’appuie sur les restes d’une civilisation pour reconstituer les éléments manquants d’un vestige, Nicolás Lamas cherche dans le passé ce qui peut nous permettre d’imaginer le futur, comblant les interstices par des prothèses réversibles. Au centre de la grande nef, les éléments verticaux renvoient à la colonne comme structure architecturale classique et pilier de tout système. Trônant sur un photocopieur dont les réseaux mécaniques intérieurs sont laissés apparents, se dresse la réplique d’un torse du satyre phrygien Marsyas, le joueur de flûte et inventeur de la musique, imposant sa présence dans toute sa subtile poésie et sa fragilité. Dans ses transformations progressives, la reproduction en série pose à la fois la question du progrès mais aussi celle de la perte, les détails de l’information se dissipant au fur et à mesure du temps. Sur un autre territoire, échoué au centre d’une étendue d’eau stagnante, un corps de Vénus moulé en plâtre noir et amputé de ses jambes est enfermé dans une colonne de plexiglass de couleur orange foncé. La paroi de cette structure protectrice est perforée d’un schéma de réseau électronique, signalant à nouveau les flux d’informations en constante circulation dans l’exposition. Juché sur un socle constitué de vieux disques durs d’ordinateurs périmés, le corps de la déesse, comme carbonisé, a perdu les canons de sa beauté et se trouve figé dans une eau croupie. Une voiture accidentée est précipitée au fond du même étang, anéantie par la vitesse, laissant libre cours à l’idée d’une époque déjà révolue où le pétrole servait encore d’énergie pour les déplacements, les voyages et les échanges. Sans nostalgie mais révélant les transformations rapides et quasi incontrôlables de notre monde contemporain, cet espace aux accents apocalyptiques se veut le point de départ d’une ère nouvelle, peut-être encore méconnue mais où justement la notion de posthumanisme ouvre un champ possible. Après le crépuscule, tout ce qui provient de la terre revient à la terre pour retrouver vie autrement. ------------------------- (1) Natacha Pugnet et Arnaud Vasseux (dir.), Faire étalage, Displays et autres dispositifs d’exposition, Nîmes, école des beaux-arts de Nîmes, 2019. (2) Hans Bellmer, Petite anatomie de l’image, Editions Allia, Paris, 2005.


Entrada actualizada el el 19 ago de 2021

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